Entre fluctuations et disparités : ce que 2024 a réservé aux consommateurs d’électricité
Le prix de l’électricité est un facteur préoccupant pour le budget des ménages, particulièrement après la crise des prix de l’énergie de 2021-2023. La peur de voir les prix exploser est toujours présente. Cette crise a laissé de nombreux consommateurs dans l’incertitude quant à l’avenir des coûts énergétiques.
1 Évolution de la commodité électricité
Pour mieux comprendre l’évolution des prix sur le marché bruxellois, commençons par examiner un graphique retraçant les fluctuations des tarifs des contrats proposés entre 2020 et aujourd’hui, avant de nous concentrer plus en détail sur l’année 2024.

Figure 1. Évolution des prix de la commodité électricité entre décembre 2020 et décembre 2024
Plusieurs constats s’imposent en ce qui concerne l’évolution des prix. Tout d’abord, si l’on examine l’ensemble de la période, on peut constater que, malgré une baisse en 2023-2024 par rapport aux records historiques de 2022, les prix se maintiennent à un niveau élevé.
En décembre 2024, le prix moyen du kWh pour les contrats à tarif variable atteint 17,98 centimes, un niveau comparable à celui de l’automne 2021. Cette période avait marqué le début de la crise énergétique, entraînant le retrait de certains fournisseurs du marché, le tarissement progressif des offres à prix fixe jusqu’à leur disparition complète dans les mois qui suivirent, ainsi que la prolongation de l’extension du tarif social aux bénéficiaires de l’intervention majorée (BIM) pour faire face à l’explosion des prix.
Par ailleurs, les contrats à prix fixe présentent une moyenne encore plus élevée, atteignant 20,12 centimes le kWh en décembre 2024. On observe donc que les contrats à prix fixe restent plus chers que les variables, leurs prix incorporent une prime de risque importante, plus élevée qu’avant la crise des prix de l’énergie, traduisant une incertitude des prix futurs. En comparaison, en décembre 2020, le prix moyen des contrats variables était de 7,49 centimes par kWh. Trois ans plus tard, le prix a grimpé à 17,98 centimes, soit une augmentation de 140 %. Les prix de décembre 2020 sont assez représentatifs de la dernière décennie, où les tarifs de l’énergie ont dépassé les 8 centimes par kWh qu’à l’hiver 2018-2019.
2 Les contrats à prix variable

Figure 2. Évolution de la commodité électricité des contrats à prix variable en 2024
Comme le montre le graphique ci-dessus, les prix ont légèrement fluctué mois après mois, avant de connaître une hausse marquée vers la fin de l’année 2024. Toutefois, des différences de prix importantes subsistent entre les différents contrats, avec un écart moyen de 6,8 c€ entre le tarif le plus élevé et le plus bas sur l’ensemble de l’année. Certains mois, notamment décembre 2024, ont vu cet écart se creuser davantage, atteignant jusqu’à 8,70 c€. Il est donc primordial pour les consommateurs de comparer les offres, car les écarts de prix restent conséquents.
Le contrat Mega via Test-Achats s’avérait le moins cher au cours de l’année 2024, passant de 11,4 c€/kWh en janvier à 16,3 c€/kWh en décembre. À l’inverse, le contrat Luminus Comfy Flex, qui débute à 18,41 c€/kWh en janvier pour descendre à 17,2 c€/kWh en décembre, restait le plus onéreux des contrats proposés sur le marché[1].
3 Contrat à prix fixe

Figure 3. Évolution de la commodité électricité des contrats à prix fixe en 2024
En ce qui concerne les contrats à prix fixe, le graphique ci-dessus illustre leurs évolutions tout au long de l’année 2024. On peut noter que, bien que les prix aient légèrement fluctué, ils sont restés à un niveau élevé.
À l’instar des contrats variables, on remarque de grandes disparités de prix entre les différents contrats. En analysant l’écart moyen entre le contrat le moins cher et le plus cher sur l’ensemble de l’année, on constate une différence de 6,65 c€, qui atteint même 7,8 c€ en octobre. Cet écart peut représenter plusieurs centaines d’euros de différence sur une facture annuelle.
Le contrat fixe le moins cher était celui de Mega via Testachats, dont le prix est passé de 19,17 c€/kWh en janvier à 18,04 c€/kWh en décembre 2024. En revanche, le contrat le plus coûteux était le Comfy de Luminus, dont le tarif passe de 24,4 c€/kWh en janvier à 24,3 c€/kWh en décembre.
Ces écarts de prix soulignent l’importance pour les usagers de comparer les offres afin de trouver le contrat le moins onéreux. Toutefois, cette démarche se heurte à plusieurs obstacles, notamment la complexité des formules d’indexation, souvent incompréhensible pour les usagers, ainsi qu’à l’impossibilité, dans un comparateur, d’intégrer une formule d’indexation d’un contrat en cours pour la comparer avec celles des offres actuellement disponibles sur le marché.
[1] Son prix est basé sur les cotations du trimestre en cours. À défaut de connaître ces cotations, Luminus fixe son prix sur base de celles du trimestre précédent. Les prix sont donc en décalage avec ceux des autres contrats. En tenant compte de ce décalage, si nous comparons son prix avec les autres contrats pour les mêmes périodes, ce contrat proposait les prix les plus chers du marché.